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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

120 mière, une sèche et maigre personne au teint flétri, près de laquelle se tenaient déjà deux ou trois ouvrières du dehors. - Que désirez-vous, demanda-t-elle à la nouvelle venue ? - Présenter un modèle de cache-corset, répondit Geneviève avec un battement de cœur. Montrez. Sur le comptoir, de ses mains tremblantes, elle déposa le petit corsage, fait avec tant de soin. La première le prit à deux doigts, l’examina et demanda : Pour qui travaillez-vous ? Pour personne, répondit-elle ingénument, je cherche du travail. - Oui, ça se voit, vous n’avez pas le courant ! Et combien demandez-vous pour répéter ce modèle ? - Je ne sais pas. Il m’a fallu une journée et demie pour le faire. Si j’en avais plusieurs à exécuter peut-être arriverais-je à le coudre en douze heures !