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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE


127 brusque elle saisit le corsage, l’examina, tira sur les coutures et, finalement, dit : - Combien ? Madame, j’ai passé huit heures à le faire. Il me semble que cinquante sous… - Cinquante sous ! cinquante sous pour huit heures de travail, faut pas vous moucher du pied, ma fille ! Mais on ne passe pas huit heures sur un corsage. Vous n’avez pas l’habitude de la maison. Si vous voulez me répéter celui-ci à vingt sous, je ne dis pas non ; mais c’est tout ce que je puis vous offrir. Vous refusez ? alors remballez. Une désolation terrible parut sur le visage de Geneviève. Mademoiselle Marthe, qui s’y connaissait en désespoirs fut-elle touchée, ou bien ne voulut-elle pas décourager complète- ment une ouvrière habile ? Elle bougonna : « Il n’est pas avantageux votre corsage. C’est pas du travail de confection. Vous n’y êtes pas. Enfin, comme nous avons besoin de monde en ce moment, je veux bien vous confier un modèle de la maison a exécuter. Même je vais vous gâter pour votre étrenne. >>