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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/137

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

132 - La fleur est-elle meilleure ? Oh ! oui ! surtout si on travaille en atelier, à domicile c’est très mauvais. Mais il faut un long apprentissage pour devenir habile et la saison est courte. Ah ! voici madame Renaud. Elle revient aussi de livrer et rapporte du tra- vail. Vous ne connaissez pas madame Renaud ? Elle habite la même maison que nous, au troi- sième. Elle a quatre enfants ; son mari est cou- vreur et elle ajoute son gain au sien. Avec un sourire triste, la jeune fille reprit : C’est elle qui sans le vouloir fait baisser votre salaire : elle n’a pas besoin de gagner autant que vous. Bonjour, madame Renaud. Madame Renaud portait un paquet semblable à celui de Geneviève. Elle était grande, forte, un peu colorée et semblait de bonne humeur. Je vous remets, dit-elle. Vous étiez chez Strohl. Et, toisant la nouvelle ouvrière, elle ajouta avec un petit rire qui découvrit une bouche où manquaient trois dents : J’ai du « six sous » aujourd’hui. Geneviève, gênée, espérait que Rose allait