Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/138

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
133
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE


133 changer la conversation, lorsqu’elle la vit fendre la foule et se diriger d’un pas rapide vers une gamine de quatorze à quinze ans qui s’avançait nonchalante, l’œil noir déjà provo- cant, sous un turban minuscule d’où s’échap- paient les ondes magnifiques de sa chevelure rousse. Un homme de quarante ans se retourna pour la voir passer, tandis qu’elle envoyait un sourire à un saute-ruisseau qui la reluquait. A la vue de Rose sa jolie figure se renfrogna et Geneviève devina le désaccord des deux sœurs. Madame Renaud qui avait suivi cette petite scène dit en haussant les épaules : Allons-nous-en, elles vont encore se dis- puter. Ah ! elle n’est pas commode la mâtine, et Rose n’arrive pas à la faire obéir. -Elles n’ont plus de parents ? Non. Le père est mort voici deux ans ; un brave homme, ma foi ! La mère on ne sait où elle est. Elles habitent seules. Rose est une excel- lente ouvrière et une fille sérieuse. Quant à Mar- celle, elle a voulu apprendre la mode ! et autre chose avec ! Ah ! la pauvre Rose a du souci ! Puis changeant de sujet :