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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/139

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

134 Une drôle de maison que la nôtre, allez ; pleine de femmes, et qui triment dur ! Il y a bien quelques hommes tout de même. Moi, je suis mariée, mais avec trois mioches il faut que je fasse aussi ma petite journée. Trente sous par jour, c’est pas beaucoup, bien sûr ! mais ça paie encore des choses qu’on est content d’avoir. - Vous ne gagnez pas plus de trente sous ? Oh ! je ne travaille pas toute la journée, non plus ! Faut faire le ménage, laver le linge, faire à manger pour cinq. Vous pourrez gagner plus, quoique la confection, ça ne soit jamais bien nourrissant ! Mais puisque vous êtes habile, pourquoi n’allez-vous pas en atelier ? J’ai ma fillette à élever et elle est encore trop petite pour aller à l’école. A la Maternelle, on peut mettre les mioches à deux ans ! Mais ils attrapent bien des maladies et, quant à la crèche, ils y meurent tous. Pour les petiots bien sûr, rien ne vaut la maman ! Enfin ! si vous plaisez à la première, vous gagnerez peut-être de l’argent. Je vous le désire !