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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/141

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

136 une voix frêle qui disait : « Bonjour, ma chérie. » Clémence se baissa pour embrasser une femme qui n’était point âgée, mais dont le teint blafard, le front ridé et les mains amaigries disaient la défaite d’un organisme usé trop vite dans la grande lutte pour le pain quotidien. La porte se referma sur la mère et la fille, mais pas si vite que Geneviève n’eût entrevu la douceur du regard échangé entre des yeux qui avaient beaucoup veillé et peut-être beau- coup pleuré et d’autres yeux bruns plus jeunes qui exprimaient déjà une lassitude infinie. Elles ne sont pas pauvres cependant, se dit Geneviève, puisqu’elles habitent au premier un petit appartement. Elle monta plus vite. N’entendait-elle pas des pleurs d’enfant ? Nénette, là-haut, se désolait. Essoufflée, Geneviève atteignit le cinquième. et se précipita dans la chambrette où Nénette, de son lit, lui tendait les deux bras. Elle la cajola, la berça contre son cœur ! Fallait jouer avec la poupée ; maman n’ou-