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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/142

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE
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bliait pas son trésor ! Pauvre mignonne, depuis combien de temps pleurais-tu là, seulette ? - — Pardon, ma petite dame ! Une autre fois… Surprise d’entendre cette voix cassée, Gene- viève se retourna et, dans l’entre-bâillement de la porte, elle aperçut un petit vieillard voûté, tout blanc, vêtu proprement d’habits sans couleur, qui se tenait appuyé sur sa canne. - Je suis votre voisin le père Morin, et voilà bien un grand quart d’heure que j’entends miauler ce petit chat-là. Même, il avait déjà miaulé pas bien longtemps après que sa maman était partie, et puis, sans doute qu’il s’était ren- dormi. Alors je venais vous dire comme ça : si c’est que vous êtes obligée de sortir pour aller livrer, faudra pas fermer votre porte. Le père Morin est là. Il n’est plus bon à grand’chose. Il fait la cuisine pour son petit-fils et pour lui, et si ça pouvait vous obliger, il donnerait un coup d’œil à la gamine. Les bébés, ça le connaît : il a été ordonnance dans son temps ! Les mains sont vieilles, mais elles savent encore caresser les marmots. 8.