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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/149

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

144 dant et souple de sa chevelure : un sourire erra sur ses lèvres rouges comme un œillet de juin, un sourire qui s’en allait par delà la chambre étroite vers le magasin élégant où la vendeuse pose sur sa coiffure opulente les chapeaux extra- vagants ; vers le champ de courses et les con- certs où les mannequins lancent les modest pro- chaines, bien loin, bien loin de la chambre où, sous une lumière mauvaise, peine l’ouvrière. Rose reconnut ce regard. Le sien se fit sévère. Oh ! garderait-elle dans le droit chemin cette créature dont la chair avide de plaisir palpitait à côté d’elle ? Marcelle s’était levée. Elle se dirigea vers le petit buffet qui s’alignait entre les lits des deux sœurs. - Alors, on fait du cacao ? Rose fit signe que oui. La fillette alluma le réchaud à alcool, et versa dans la casserole une copieuse portion de poudre brune. - Si qu’on ajouterait un peu de lait ? Hein, ça serait meilleur ! Je vais voir si la fruitière est encore ouverte.