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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/153

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

148 . du burnous de finette blanche cousue avec la frange. Il y en a pour une grande heure de travail ! pour la pauvre vieille, une heure et demie au moins ! ah ! misère ! Sa tête retomba sur sa main gauche. . — Tiens, maman, ces choses me bouleversent. Là-haut dans son galetas la malheureuse use ce qui lui reste de vue pour manger littérale- ment un morceau de pain sec. Si j’entrais chez Rose, je la trouverais sûrement en train de veiller sur ses fleurs. Moi, je n’aurais plus la force de faire un point après onze heures de couture. Comment peut-on penser à autre chose qu’à dormir comme une brute après des journées pareilles ? Et Rose et moi, nous sommes des privilégiées ; moi surtout. Nous sommes trois à gagner cinq francs cinquante par jour à l’atelier toute l’année ; sauf la première qui touche trente mille francs par an ! Et cepen- dant nous vivons tout juste toi et moi, et tu gagnes encore ! Alors comment font les autres, les confectionneuses et les lingères ? Madame Renaud est mariée, mais nous avons, paraît-il,. une nouvelle voisine que j’ai rencontrée avec