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un paquet ce matin et qui élève sa petite fille.
Bien sûr elle a veillé ce soir ; la concierge
veille aussi dans sa loge sur ses myosotis (à
elle, du moins, la lumière ne coûte rien) ! Et il
y a d’autres femmes qui porteront demain la
robe de velours que j’ai faite cet après-midi, le
petit manteau neigeux, le jupon, la camisole
de pilou, sans se douter des fatigues et des
misères qui sont cachées dans leurs points !
J’aime mon métier pourtant ; il est moins
malsain que le tien, mais nous n’y faisons
guère de vieux os.
Elle se tut par tendresse pour sa mère et
ajouta :
-
D’ailleurs, je ne me plains pas pour moi !
je pense aux autres dont la vie est pire !
-
Tu réfléchis trop, ma fille !
Trop ? Pas assez, veux-tu dire. Si je n’étais
pas abrutie par la fatigue, je ne parlerais pas
que pour nous deux, je t’assure.
Après un silence, elle reprit d’une voix dont
l’ironie se voilait de pitié :
-
Les petites mains sont contentes ! Il y a
du travail pour elles à l’atelier aujourd’hui.
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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE