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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/156

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE


151 rebuffades des jeunes ! Et puis je dis ça : « ne plus se réveiller ! », et au fond, voyez-vous… l’hôpital, la bière de bois blanc, la terre humide, j’en ai plus peur encore que de la misère. La misère au moins, ça me connaît ! Voyons, mère Hardouin, ne vous faites pas de la bile comme ça. Bientôt vous pourrez entrer dans un asile et vous y vivrez comme une princesse, sans rien faire. D’ici là, ne vous gênez pas pour prendre une ouvrière quand vous en aurez besoin ! Bonsoir. Bonsoir et merci ! Ah ! vous et le père Morin, vous êtes des bons anges. D’un pas plus lent l’ancienne plumassière redescendit. Si elle n’avait pas Clémence, elle serait, comme la vieille Hardouin, obligée de faire du boa toute la journée et non pas à ses heures de liberté seulement. Le travail de Clémence seul les maintenait au-dessus de la misère ! Et ce travail semblait chaque jour davantage au-dessus des forces de sa fille ! Elle soupira : << Oh ! que l’existence est dure aux femmes honnêtes ! >> Maintenant, elle se trouvait devant sa porte