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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/169

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— Mais voyez, il est inutile que je vous dérange maintenant, Nénette ne pleure plus.

— Elle ne pleure plus parce qu’elle sait qu’elle va rester avec moi ; mais elle pleurera si vous la ramenez avec vous. Où est-il, ton pantin ?

Du doigt, Nénette indiqua quelque chose qui gisait sur le carreau de leur chambre.

— C’est cet objet ? Excusez.

Il entra et ramassa le joujou en morceaux.

— Eh bien, on va lui rendre ses bras ! Laissez donc, je sais ce que c’est. Ma mère aussi était confectionneuse. Elle s’était mise à travailler chez elle pour me garder à la mort du père, et j’ai reçu aussi quelques taloches qui ne m’étaient pas dues. Oh ! ce n’est pas pour vous faire de la peine !

— Merci beaucoup, monsieur, répondit Geneviève interdite, devant le sourire de ce petit homme mince, aux épaules un peu voûtées, comme s’il eût supporté trop jeune le poids accablant de la vie.

Et elle rentra chez elle tandis qu’il emmenait chez lui Nénette et le pantin.

Le lendemain à deux heures, Geneviève