Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
171
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

sentais toute seule, une proie pour ces méchantes gens !

— Pauvre femme, murmura-t-il, doucement, les yeux assombris. Allons, rentrez chez vous, et ce soir je vous expliquerai la marche à suivre.

Enfin, elle a un ami !


Effrayée, elle si pauvre et si menue, d’entrer en lutte avec des puissants, de se trouver prise dans un engrenage inconnu et qui peut-être la meurtrirait, Geneviève poussa le portail sévère du Tribunal de Commerce. Sous des voûtes. blanches et par des escaliers grandioses, elle chercha son chemin jusqu’à une petite porte au-dessus de laquelle elle lut « Secrétariat des prud’hommes ». Elle entra, et très timide, se tint un moment devant un fonctionnaire point rude qui lui posa des questions et lui fit remplir une feuille imprimée. Puis il lui demanda trois sous, pour le port de sa lettre, et lui assura que bientôt elle serait convoquée avec son patron pour une audience en conciliation. Elle sortit le cœur plus confiant et croisa sous les