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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

sa droite, la main sur la barre, dans une attitude hautaine.

D’une voix nette, elle exposa son grief. Elle dit qu’elle avait passé dix heures pour faire chaque chemise et que le salaire que lui offrait aujourd’hui la maison Verdier mettait son travail à six centimes et demi l’heure ; que déjà le prix de un franc cinquante constituait un salaire très bas qu’elle n’avait accepté que par misère.

Le président et ses collègues, sans excepter le Pauvre Blaise l’écoutèrent attentivement. Cependant le représentant de la maison Verdier répondit qu’il prétendait ne rien devoir à madame Duval, car aujourd’hui, il avait perdu la vente des chemises qu’elle avait gardées indûment par devers elle.

Des exclamations indignées, s’élevèrent de l’auditoire auxquelles le président imposa silence. Puis il résuma l’affaire, dit que madame Duval n’avait fait qu’user du droit de rétention prévu par la loi, et que le rapport de l’expert concluait que le salaire d’un franc cinquante par chemise, réclamé par la deman-