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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/189

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

loi sur le minimum de salaire sera votée on n’aura plus le droit de tuer les femmes en les faisant travailler à trois sous l’heure. »

— Trois sous ! C’est un sou qu’il voulait lui donner ! C’est pas des hommes, ça, c’est des vampires !

Le représentant se retourna cramoisi.

— Faites taire le public, cria-t-il au greffier.

— C’est moi qui préside ici, intervint le président. Exécutez-vous au plus vite.

— Vous appelez cela présider et rendre la justice ! Vous contraindrez les fabricants à fermer boutique, voilà tout !

— Si vous ne vous taisez pas, je vais vous faire expulser.

— À la porte, c’est ça crièrent des voix.

— Silence partout ! Huissier, appelez l’affaire suivante.

— Voilà vos neuf francs, et ne revenez jamais chez nous.

— Ça, y a pas de danger ! fit Geneviève en refermant sa main sur la monnaie d’argent qu’elle n’eût pu échanger contre la plus petite pièce d’or.