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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/194

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

Mais comme elle allait franchir la lourde porte qui sépare la cour du grand vestibule, elle se ressaisit et cria :

— Puisqu’il y a des lois pour faire payer les voleurs, il n’y en a donc pas pour faire payer les hommes qui font des enfants qu’ils abandonnent ? Non, je ne m’en irai pas.

— Ah ! mais si. Vous vous disputerez dehors si vous voulez, mais il faut respecter le Tribunal.

Et d’une étreinte solide, le garde l’entraînait.

— Ma fille ! appela Geneviève.

Nénette restée seule comme un pauvre petit moineau au milieu de la foule, venait d’éclater en sanglots.

Morin qui restait les lèvres serrées, les yeux fixes, se baissa rapidement et l’emporta dans ses bras.

Bernard gouailla à demi voix…

— Eh bien ! le v’là le père, ce qui fit ricaner ses camarades.

Sous la voûte majestueuse du péristyle, Geneviève, affaissée sur un banc, pleurait lentement.