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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/195

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— Faut sortir, allez-vous-en, disait le garde de sa grosse voix pas méchante.

— Laissez-la se calmer un moment, intervint Morin.

Il était blanc comme la pierre et ses mains tremblaient. Geneviève releva la tête et demanda fiévreusement

Alors, il n’y a pas de loi ?

Le soldat eut un geste évasif.

Morin essayait de réfléchir. Il avait entendu dire qu’il y avait ou qu’il y aurait prochainement une loi en faveur de la recherche de la paternité ; mais il ne savait pas au juste si elle était votée.

— Avez-vous des preuves ? demanda-t-il à tout hasard ?

— J’ai vécu avec lui en province. Quand il m’a crue enceinte, il a filé. Oh ! et puis tenez, c’est pour la petite ! Ça m’a retourné de le rencontrer, vous comprenez ; mais je n’ai pas envie de le revoir. Je le déteste. Oh ! comme il m’a traitée, devant tous…

Elle enfouit dans ses mains son visage honteux.