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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/196

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— Ah ! pourquoi s’est-il trouvé là ! J’étais heureuse tout à l’heure, et voilà, toute la misère que j’endure m’est montée au cerveau à sa vue. C’est lui qui est la cause de tout, de tout !

Morin se taisait.

Un avocat qui passait du Tribunal de Commerce au Palais de Justice traversa le vestibule.

Le gainier l’aperçut, hésita, puis se dirigea vers le maître. Ce qu’il dit parut intéresser cet homme à la figure jeune encore, sillonnée de lignes qui accusaient l’effort constant de la pensée. Il s’avança vers Geneviève.

— Combien de temps avez-vous vécu avec le père de votre enfant demanda-t-il ?

— Six à sept semaines, monsieur.

— Hum ! ce serait trop peu pour établir Ia cohabitation notoire.

— Avez-vous des lettres de lui où il ferait allusion à vos rapports ?

— Non monsieur.

— Et votre petite fille a quel âge ?

— Deux ans et demi.