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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/198

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— C’est bien ennuyeux pour vous, toutes ces histoires ! Je vous demande pardon ; vous qui vous êtes dérangé pour moi !

Il eut un geste qui signifiait : mon ennui n’a pas d’importance, mais il sembla hésiter à la suivre. Il regardait l’autre porte.

Elle devina son intention !

— Oh ! non. Laissez-le. Allons-nous-en.

— À votre volonté, acquiesça-t-il après un temps.

Et ils sortirent ensemble.

Sur le pont ils marchèrent en silence, tenant chacun une main de Nénette.

Elle pensa « c’est l’autre qui devrait être là ». Elle le revit gouailleur, portant beau, adossé au pilier de l’air d’un maître, et elle revit aussi le sourire méchant qu’il avait eu pour l’insulter. Ah ! il était loin l’émoi tout sensuel qui l’avait jetée au bras de ce mâle. Qu’il était différent du sentiment fait de sécurité et de reconnaissance qu’elle éprouvait pour l’ouvrier au teint pâle, aux membres grêles qui cheminait à côté d’elle. Que pensait-il ? La méprisait-il ? Un grand besoin lui vint de se confier à lui, de lui