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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/211

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

Elle était un peu humiliée qu’il vînt ainsi lui rappeler sa faute et souffrait d’évoquer ce passé devant lui.

— Alors, dit-il lentement, si c’est vrai, je suis venu pour autre chose.

À la gravité soudaine de cette voix, elle tressaillit.

— Pour quelle chose ? demanda-t-elle doucement.

— Pour vous dire que ça ne peut plus durer comme ça !

Une interrogation muette passa dans les yeux de velours brun. Il reprit.

— Oui, je ne sais pas ce que vous pensez ; mais moi, je dis que ça ne peut plus durer comme ça. J’aimerais mieux déménager.

— Oh ! partir ! Pourquoi ?

— Parce que ça n’est pas une vie que de vivre ainsi, porte à porte, sans se voir, d’être amis sans l’être, d’aimer une femme et de ne pas le lui dire.

— Ah !

Une rougeur empourpra le cou flexible qui se baissa sur la machine, tandis que les