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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/220

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

moral d’un père aimé, la poussèrent vers le travail. Et comme Henri Varenne avait perdu le pouvoir de s’opposer au vœu de sa fille dont il connaissait la source amère, elle commença dès sa sortie du collège la préparation de son baccalauréat, et ensuite celle du P. C. N. Puis la mort survint, inattendue, qui sépara le père et la fille, et, lorsque Marguerite rentra du cimetière elle fit le serment de réparer un jour, si elle le pouvait, l’abandon qui avait causé la perte de Geneviève. Ce fut là le legs suprême qu’elle accepta d’un cœur déchiré, et l’étude seule l’arrachait à l’obsession de ce devoir impossible à remplir. Elle obtint de sa mère après la mort de Varenne, l’exode de la famille vers Paris, où un espoir secret l’attirait. Madame Varenne ne céda que devant la décision de Marguerite de venir seule au besoin, mener la vie d’une étudiante indépendante, et cette concession forcée ne rapprocha pas les cœurs des deux femmes. L’évolution de sa fille scandalisait madame Varenne ; elle n’apercevait pas que Marguerite, par sa volonté mieux trempée, développait les