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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/222

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

quatre ans, avaient apposé sous ses paupières, leur marque d’ombre.

Dans la chambre claire, grande ouverte sur le balcon du cinquième étage, elle allait et venait en chemisette blanche et jupon court, svelte et jeune avec au fond des yeux une lumière gaie un peu hésitante encore, comme une petite flamme qui se demande si son effort embrasera tout le foyer.

Des brochures et des papiers encombraient sa table de travail. Elle les mania, réfléchit, puis d’un geste définitif, posa les livres de sciences. Non, durant ce mois d’août où elle s’en irait à l’aventure, le long des rives bretonnes, elle laisserait de côté le travail de l’étudiante. Elle aimait passionnément ses travaux, mais son intellectualité était trop riche pour se repaître toujours des mêmes études ; aux heures de halte, elle laisserait à son cerveau la liberté de s’occuper d’autres questions. Elle voulait être une femme complète et il lui semblait que celle qui veut guérir les corps doit connaître toute la vie, afin de mieux comprendre les causes de leurs maux.