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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/231

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

je ne céderai pas non plus, et nous garderons les deux sous. Ils sont mieux à leur place dans nos poches que dans la sienne, pas vrai ?

Geneviève acquiesça. Elle était prête à la lutte qui lui paraissait moins disproportionnée que celle engagée, jadis, contre la maison Verdier.

— Mais, ajouta-t-elle, en plantant droit dans les yeux de sa camarade son regard limpide, êtes-vous bien sûre, vous, de ne pas céder ?

— C’est juré, répondit madame Renaud qui rougit un peu.

Lorsqu’elles arrivèrent au magasin, la première leur annonça en effet la diminution redoutée.

— Gardez vos corsages, fit madame Renaud en repoussant le paquet.

— Je ne les prendrai pas à moins de dix-huit sous, moi non plus, appuya Geneviève.

— Allez donc-vous arranger avec le patron, conclut madame Charles que les discussions ennuyaient.

Elle passa dans l’arrière-boutique et revint en disant, dans un ricanement :