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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/234

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

ouvrières, que nous soignons le travail et qu’on est toujours exactes. Nous ne demandons pas plus que l’ouvrage ne vaut.

— Est-ce que vous me prenez pour une brute, par hasard ? On dirait, ma parole, que je refuse de vous le payer, votre travail. Allez voir si vous en trouverez beaucoup d’aussi bons payeurs que moi sur la place de Paris ! Vous abusez, voilà tout, parce que vous savez, qu’au fond, je suis un bon bougre, un brave homme ! trop bon…

Il tira de sa poitrine robuste un bruyant soupir, et d’un geste las, ordonna :

— Madame Charles, des fiches à dix-huit sous pour ces deux dames !

— Merci, monsieur.

— Je suis trop bon, je le sais… quand vous aurez ma peau, vous rirez jaune…

— La brute ! murmura Geneviève quand elles furent dehors.

Ses jambes se dérobaient sous elle et elle fut obligée de s’appuyer contre un réverbère.

— Faut pas être sensible comme ça, gronda la mère de famille. Vous êtes toute blanche.