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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/237

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

Elles étaient jeunes, gracieuses et coquettes ! Elles souhaitaient un peu de bien-être actuel, surtout un peu de plaisir à cueillir tant que leurs lèvres étaient fraîches. La vieillesse viendrait vite pour elles et ne durerait guère. Elles voulaient jouir du printemps qui seul leur était laissé. La fête des travailleurs, au premier mai, les laissait froides ; elles rêvaient au muguet dont elles fleuriraient leur corsage, au bras de leur amant !

Marcelle porta cette saison des chapeaux extravagants et s’acheta du rouge qu’elle essuyait le soir, pour éviter les remontrances de l’aînée. Un soir, Rose l’attendit en vain, elle ne rentra pas.

Et la vieille Hardouin dans son galetas, cousait toujours des burnous d’enfants, blancs comme la neige. Un secours du bureau de bienfaisance lui payait son loyer ; mais elle n’était pas encore assez vieille pour obtenir le franc par jour que l’Assistance octroie aux vieillards, ou l’entrée dans un hospice.

Un jour la mère de Clémence qui lui montait un bol de bouillon la trouva morte sur sa