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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/244

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

ses soixante-dix ans avant deux mois, et il aura droit alors au franc par jour que lui accorde la loi. Geneviève avait espéré obtenir un secours d’allaitement, mais elle se l’est vu refuser puisqu’elle n’a que deux enfants ! Eh ! bien, elle s’en passera. Elle pédalera plus vite, voilà tout ! Il faudra bien qu’elle vive et soit belle, cette petite Paulette dont le père est si fier ! C’est égal, la machine semble plus dure aux jambes alourdies par des varices nouvelles. Le dos de Geneviève lui fait mal. Cependant, elle veut achever ce corsage avant le dîner. Pour la première fois de sa vie, la ménagère. soigneuse qu’elle est a des dettes. Elle a calculé que la paie de son mari suffisant aux besoins du ménage, il faudra que son travail seul éteigne les notes en souffrance chez le boulanger et l’épicier.

Bon ! voilà Paulette qui remue, elle fronce ses sourcils, sa petite figure se contracte, ses poings menus comme des noix se ferment et des cris stridents s’échappent de sa bouche ouverte.

Geneviève se lève. N’allait-elle pas oublier