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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/254

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

médecin chef l’engagea d’abord à prendre patience, puis, lassé de ses plaintes, et, d’autre part sollicité tous les jours par les demandes d’entrée, il lui permit de partir.

Lorsque la concierge le vit passer, elle retint un cri de surprise. Il s’était amaigri et voûté, ses yeux brillaient dans sa figure pâle, où flambait le rouge des pommettes ! Il monta péniblement l’escalier et lorsqu’il fut arrivé chez lui se laissa choir sur une chaise, à bout de souffle !

— Le cœur bat, dit-il, dès qu’il put reprendre haleine ! C’est de contentement.

Il attira sa femme et l’embrassa, il caressa Nénette, puis saisit sa fille dans ses bras et l’embrassa à pleine bouche.

Geneviève tressaillit : elle se souvenait des recommandations de la surveillante qui avant la sortie de son mari, l’avait avertie que ses baisers pouvaient être mortels et l’avait engagée à faire lit à part. « Voilà un conseil bon pour les riches », avait-elle pensé. Mais doucement elle enleva Paulette des mains moites de sueur qui la berçaient et la reposa sur sa couchette.

— Tu vas la faire crier, expliqua-t-elle.