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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/259

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

comme tes forces reviendront, mon chéri », disait-elle, quand il rentrait accablé !

— Le beau soleil, on ne le voit guère à l’atelier… mais pour vous peut-être arriverai-je à me guérir. Que deviendriez-vous, mon Dieu ? Et dire que malgré tout, on sera encore en retard pour le terme !

Cependant ce ne fut pas l’homme jeune et miné par la maladie qui partit le premier, mais le vieux qui s’éteignit en quelques jours.

Un matin, au lever, il chancela ; ses jambes refusèrent de le porter ; ses yeux s’obscurcirent. Après une brève défaillance, il retrouva quelques instants l’usage de la parole. Geneviève effrayée fit appeler un docteur qui, du bout des lèvres, ordonna quelques remèdes. Au moment de rédiger une ordonnance, il haussa les épaules, comme s’il hésitait à grever le budget de ces pauvres gens, de dépenses qui ne serviraient qu’à prolonger l’agonie du corps misérable qui, après avoir peiné sur la terre, n’était plus bon qu’à pourrir dessous ! Dans la nuit, en effet, le vieillard eut une autre attaque et il cessa de