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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/262

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— Vous êtes idiote, bougonna-t-il. Quand on est mort, on est mort ! Puisqu’il ne sent plus rien maintenant, qu’est-ce que ça peut lui faire d’être tout seul ou avec les autres ? Vous feriez mieux de garder cet argent pour vos enfants ! Et puis, qui me dit que vous ne me contez pas une histoire ?

— Oh ! monsieur, je vous jure…

— Jurez pas. Je veux bien vous croire. J’ai pas le temps d’aller voir d’abord. Enfin, vous ne direz pas que je suis un mauvais patron ! C’est parce que c’est vous. Mais tout de même, tâchez de n’avoir pas un autre enterrement cette année ! Tenez, voilà les trente francs ! C’est un mauvais service que je vous rends, mais c’est pour vous faire plaisir, à vous.

— Merci, monsieur, d’ici la fin du mois j’espère bien vous avoir remboursé.

— On vous retiendra la moitié de votre salaire. Encore parce que c’est vous. Et puis tenez, voici quarante sous pour acheter une couronne ! Allez. Ne me remerciez pas aujourd’hui. Un autre jour, au revoir !

— Il est brave homme, tout de même, se