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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/264

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

Des sanglots la secouèrent bientôt.

Rose, surprise de cet accès de douleur, murmura :

— Vous l’aimiez donc beaucoup ?

Mais comme Geneviève ne répondait pas, elle suivit son regard et comprit. Elle se tut, ne trouvant pas de mots capables d’abolir cette clairvoyance et son étreinte se fit plus tendre.

Le cortège traversait maintenant un de ces faubourgs de Paris, hier encore bâti de maisons basses, aux murs lézardés, mais où s’élèvent aujourd’hui des demeures blanches, ornées de balcons et de vérandas, que séparent les devantures attrayantes de magasins modernes. Une circulation incessante emplissait l’étroite et longue artère. Un détachement de cuirassiers qui sortait d’une caserne voisine arrêta le pauvre enterrement, à l’angle d’une rue où les glaces d’une vitrine offraient aux yeux un élégant assortiment d’objets de lingerie et de chapeaux fleuris. Si triste qu’elle fût de la douleur de son amie, les yeux de Rose, presque machinalement, par habitude