Ils n’ont laissé que ce petit lit et le berceau d’osier de Pauiette qui ont été portés ici avec une table, deux chaises, ici où on ne connaît personne. Maman a pleuré en entrant dans cette vilaine mansarde et en arrangeant les meubles qui restaient. Oh ! ça n’a pas été long de tout mettre en ordre ; et quand le ménage a été fait, maman a pris Nénette dans ses bras et l’a embrassée très fort en disant : « Ma pauvre petite fille, ma pauvre petite fille ! »
Est-ce que petit père sera content, quand il reviendra et qu’il verra qu’on a déménagé ? Bien sûr que non ! D’ailleurs, maman ne veut pas qu’il le sache. Elle a dit à Nénette de ne pas parler de la nouvelle demeure, l’autre dimanche quand on est allé à l’hôpital toutes les trois. Maman a aussi ajouté qu’il ne fallait pas dire que deux jours durant Nénette et elle n’avaient mangé que du pain sec. Nénette a bien compris pourquoi. Maman apportait à petit père une livre de raisins, une grosse livre achetée chez la fruitière ; alors, petit père n’aurait pas mangé le raisin s’il avait pu penser