Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

Ils n’ont laissé que ce petit lit et le berceau d’osier de Pauiette qui ont été portés ici avec une table, deux chaises, ici où on ne connaît personne. Maman a pleuré en entrant dans cette vilaine mansarde et en arrangeant les meubles qui restaient. Oh ! ça n’a pas été long de tout mettre en ordre ; et quand le ménage a été fait, maman a pris Nénette dans ses bras et l’a embrassée très fort en disant : « Ma pauvre petite fille, ma pauvre petite fille ! »

Est-ce que petit père sera content, quand il reviendra et qu’il verra qu’on a déménagé ? Bien sûr que non ! D’ailleurs, maman ne veut pas qu’il le sache. Elle a dit à Nénette de ne pas parler de la nouvelle demeure, l’autre dimanche quand on est allé à l’hôpital toutes les trois. Maman a aussi ajouté qu’il ne fallait pas dire que deux jours durant Nénette et elle n’avaient mangé que du pain sec. Nénette a bien compris pourquoi. Maman apportait à petit père une livre de raisins, une grosse livre achetée chez la fruitière ; alors, petit père n’aurait pas mangé le raisin s’il avait pu penser