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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/285

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— Hein, tu ne me regardes plus. Qu’as-tu ? Tu crois que je suis plus mal ?

Mais elle le rassure, presque heureuse de voir que l’imagination de son mari ne découvrira jamais la cause horrible de sa torture.

Non, l’infirmière n’a rien dit d’alarmant. Au contraire elle affirme qu’il se lèvera bientôt pour aller s’étendre au jardin, et dès qu’il sera plus fort, on l’enverra au sanatorium.

— C’est bien vrai, elle t’a parlé du sanatorium ?

— Bien vrai !

— Allons, tant mieux. Au sanatorium on n’envoie pas les mourants.

Et maintenant, Geneviève cause, elle cause. Elle donne des nouvelles de Clémence qui va mieux, de Rose qui a écrit d’Amérique. Oh ! qu’elle étourdisse son mari, qu’elle l’intéresse, qu’elle mente bien, qu’il n’aperçoive plus sur ses traits la trace de l’abominable marché qu’elle a accepté l’autre jour. Oui, il ira au sanatorium. Il ne faudra pas qu’il rentre à la maison, comme l’hiver dernier. Il faut qu’il se soigne. Elle se tirera d’affaire avec les enfants.