Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
297
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

rougies, eût semblé celui d’un cadavre en décomposition.

Non, jamais Marguerite n’eût imaginé la douleur d’un tel revoir. Lassée de tenir entre ses mains, chaudes de tendresse, les mains insensibles de la martyre, elle s’éloigna un instant de ce lit d’agonie, lorsqu’en se retournant elle surprit le regard de Geneviève qui la suivait. Elle courut à elle, couvrit de baisers ses joues marbrées, et saisit dans un souffle cette question :

— Pourquoi m’appelez-vous votre sœur ?

— Parce que tu es la fille de mon père. Ne te souviens-tu pas de son trouble quand tu lui dis l’histoire de la petite bague ? Il te reconnut alors, et, ensuite il vit le portrait de ta mère ; sans aucun doute il eût pris soin de toi dès lors si…

— Ah ! je me souviens… je comprends. Oui, votre mère me chassa.

Le regard vague se durcit. Geneviève revoit la scène cruelle, premier anneau de l’horrible drame qui l’a conduite sur ce lit.

Marguerite fit alors le récit de sa propre his-