Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
299
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

suis une criminelle », la jeune fille étouffa ces paroles sous des baisers passionnés, expression du don absolu qu’elle fit alors d’elle-même à la sœur misérable dont elle pressait les os meurtris contre son corps robuste et beau.

« Je suis une criminelle » : ces mots résonnaient avec un son d’alarme aux oreilles de Marguerite, tandis qu’elle suivait le chef de service et les internes autour des lits des malades. Geneviève était-elle coupable devant la loi ? Était-elle passible d’une condamnation ?

La réponse à cette angoissante question ne tarda pas. On vint avertir le médecin en chef que le commissaire de police du quartier demandait à interroger Geneviève. Sur la réponse du chef, sa visite fut remise au lendemain.

Marguerite fut atterrée ! Elle n’avait pas prévu cette suite à l’aventure tragique où elle se trouvait mêlée. Elle vit Geneviève en prison, comparaissant en cour d’assises, condamnée peut-être ? Ainsi, la coupe des maux n’était pas pleine encore pour l’infortunée ; la justice humaine venait la saisir sur son lit d’agonie ?