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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/305

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

La jeune fille rentra chez elle en proie à la plus violente émotion. Hélas ! la veille déjà elle avait eu avec sa mère une cruelle explication. Les lèvres de madame Varenne s’étaient amincies et la couperose effacée de ses joues, au récit de sa fille. Puis elle avait répondu :

— J’ai assez souffert à cause de cette créature. Je te prie, puisque tu es assez folle, assez dénaturée pour l’aimer, de ne plus jamais me reparler d’elle. Je considère toute allusion à son existence comme une injure que m’inflige ma propre fille.

Ce ne fut donc pas auprès de sa mère que Marguerite chercha un secours dans sa nouvelle angoisse. Après le déjeuner silencieux, elle suivit son frère dans sa chambre, car bien qu’ils se ressemblassent peu, l’amitié fraternelle subsistait entre eux.

Avec des mots brefs qui dissimulaient mal son émotion, elle dit l’essentiel des événements et ajouta :

— Je suis décidée à tout pour sauver Geneviève et pour lui assurer, si elle survit, le repos où peut-être elle trouvera l’oubli. Ne discute