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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/310

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

Les deux personnes arrivées avant Marguerite avaient quitté le salon et ce fut enfin son tour d’entrer dans le cabinet de l’avocat.

C’était une pièce tapissée de livres, où brillait çà et là, la blancheur d’un marbre et où pénétrait aussi par les vitres claires la vision de la beauté ancienne de Paris et de l’existence affairée du quai.

Valdier pouvait avoir trente-cinq ans environ. Il était grand, maigre, blond, avec un visige où brillaient des yeux bleus et qui semblait porter la trace de luttes autrefois souffertes.

Accoutumé à lire les passions dans les attitudes et les lignes des physionomies, il considérait avec une sympathie nuancée de surprise la jeune fille assise en face de lui sur un siège à haut dossier, devant la table de travail surchargée de papiers. Il avait entendu bien des récits tragiques, cependant celui qu’il écoutait l’émut.

Lorsqu’elle eut achevé, il répondit :

— J’avais lu, en effet, dans un entrefilet d’un journal le drame navrant dont vous venez