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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/317

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

À midi les trois juges, vêtus de rouge, firent leur entrée, suivis de l’avocat général drapé comme eux dans l’écarlate, et des simples jurés. Le Tribunal prit place sur l’estrade élevée au fond de la salle, ayant à sa droite le procureur et l’avocat à sa gauche. Les douze jurés s’assirent en face du banc où devait comparaître l’accusée. Plusieurs d’entre eux avaient dépassé la cinquantaine, et leurs cheveux grisonnaient autour de leurs fronts dépouillés. Ils avaient, pour la plupart, de bonnes figures placides, solennisées par la mission que la société leur avait dévolue. Un d’entre eux, serré dans une jaquette, avait un regard aigu d’observateur. C’était un homme de lettres que la curiosité du document vivant avait poussé à se faire inscrire sur la liste des citoyens appelés à juger leurs semblables. Le chef des jurés, le plus vieux, s’assit en haut du premier banc, tout près du siège du procureur.

— Gardes, introduisez l’accusée, prononça le président.

Et Geneviève parut entre deux gardes municipaux. Ses vêtements noirs faisaient paraître