Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
315
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

la vie et assura que l’asphyxie de la mère eût été fatale quelques minutes plus tard. Ils parlèrent brièvement, émus auprès de cette accusée dont on n’apercevait plus que le voile noir au-dessus des mains qu’elle tenait crispées sur sa figure.

Ce fut ensuite le tour des témoins appelés par la défense. La salle vit d’abord s’avancer une femme âgée à la mise décente et pauvre. Elle dit comment Geneviève arrivée dans la vieille maison du faubourg avec son unique enfant, avait tout de suite conquis l’estime et la sympathie de ses voisins par sa conduite irréprochable et son courage au travail.

— Ah ! elle l’aimait sa petite, jusqu’à coudre pour elle bien avant dans la nuit ! Elle avait de la peine à arriver alors ; mais comment plus tard, aurait-elle pu nourrir deux enfants avec son aiguille ? Faut savoir ce que ça coûte un enfant ! Moi qui vous parle, j’ai élevé une fille après que son père m’eut quittée avec une mauvaise femme. J’avais un bon métier où je suis habile ; celui de plumassière ; eh ! bien, voyez si j’ai l’air aujourd’hui d’une femme de