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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/323

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

Geneviève, chez qui le touchant plaidoyer de la vieille ouvrière, n’avait pas provoqué un geste, étendit les mains et murmura une faible protestation.

Marguerite, ne l’entendit point ou n’en fut pas ébranlée. Pour la seconde fois, elle fit le récit douloureux des événements qui amenèrent la découverte de la naissance de Geneviève et sa fuite à Paris. Elle dit encore les tentatives vaines qu’elle fit pour retrouver cette sœur délaissée et son épouvante en la reconnaissant. dans la misérable suicidée, amenée à l’hôpital. — Je sais, conclut-elle, qu’il n’existe aucune preuve légale du lien paternel qui m’attache à Geneviève. Il me suffit que l’affection spontanée qui nous réunit confirme la certitude qu’éprouva mon père. J’obéis donc à un devoir absolu en venant devant vous offrir à ma sœur toute la réparation que son père, qui était le mien, n’a pu lui donner ; je dis réparation, car si elle n’avait pas été une enfant délaissée, sans famille et sans métier, elle ne serait pas où elle est aujourd’hui. J’ai quitté pour elle ma mère ; j’ai loué un modeste appartement où nous habi-