Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
321
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

été avertie, son cœur discerne un mystère et s’attache d’un amour singulier et profondément naturel à sa jeune maîtresse, à sa sœur ! On vous a dit, messieurs, le drame qui s’est joué autour de cette reconnaissance. Je n’y saurais revenir, de crainte d’affaiblir l’impression que la simple et tragique vérité, vous a laissée. Égarée, chassée, victime de l’égoïsme paternel et de celui de l’épouse, Geneviève devient la victime de l’égoïsme de l’amant. Messieurs, vous savez que, bientôt, dans certains cas, malheureusement trop limités, celui-ci ne pourra plus se dérober aux devoirs de la paternité ; mais aujourd’hui la charge de l’enfant retombe encore sur la mère, sur celle qui déjà arrive avec peine à subsister seule et qui ne peut sans défaillir supporter ce fardeau de la maternité que la société se refuse encore à considérer comme une fonction sociale. Lorsque la loi sur la recherche de la paternité sera votée, lorsque la mère dans les cas où la loi restera inapplicable pourra véritablement avec l’aide de l’État élever ses enfants, au lieu de peiner quinze à seize heures durant, pour ne