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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/334

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

au-dessus de casiers où d’autres, plus ordinaires, avaient été symétriquement rangés. Elle en avisa un dont les bords étaient festonnés et qui s’ornait d’une jolie initiale. Il ne coûtait que soixante-quinze centimes. Elle essaya de calculer le temps nécessaire à sa confection, ainsi que le prix de la toile, mais elle était peu experte en travaux de broderie et elle renonça à une évaluation qui la déconcertait.

Elle monta au premier étage où un étalage de chemisettes l’arrêta un instant. Elles étaient fines et légères, et pour la plupart, ornées de jours et de broderies. Il y en avait à tous les prix. Geneviève en examina longuement une, marquée trois francs quatre-vingt-dix, et qui était attrayante avec ses écussons brodés à la main, entourés de dentelle. Certes, la matière en était commune et son œil d’ouvrière reconnaissait les points coulés, le travail à la « va-vite » ; comment cependant, le fabricant avait il pu rétribuer la confectionneuse et la brodeuse, et prélever sa part avant de vendre au grand magasin cet article qui, s’il ne rap-