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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/41

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

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déçue d’apercevoir qu’une intruse l’a précédée dans son domaine. Geneviève, tristement accroupie devant une malle ouverte, leva les yeux et montra un visage rougi où des larmes roulaient encore ! Vous avez du chagrin, Geneviève, aujourd’hui où chacun s’amuse, demanda Marguerite, oublieuse de sa déconvenue. Quelqu’un vous a-t-il fait de la peine ? Oh ! non, mademoiselle. C’est moi qui ai de la peine toute seule. Dites-moi pourquoi ? Elle s’approcha de Geneviève et vit entre ses mains une photographie. C’est ce portrait qui vous rend triste. De qui est-il ? De ma mère. Oh ! je ne me la rappelle guère et je ne pense pas très souvent à elle. Pas autant que je devrais, car si elle est morte jeune, c’est peut-être bien qu’elle avait trop tra- vaillé pour moi. Mais aujourd’hui, je me suis sentie tout d’un coup une très grande envie de l’embrasser, de lui dire que je ne l’ai pas oubliée.