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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/51

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

46 Ils quittèrent l’avenue et prirent par des ruelles qui portaient des noms bizarres. La rue de la Patte-d’Oie les conduisit à celle du Four-à-Pain. Un ruisseau courait au milieu de la chaussée sans trottoirs, et les fenêtres des maisons basses regardaient la rue par des carreaux étroits. Voyez-vous ce bégonia sur le rebord de cette croisée ? interrogea Bernard. Il est superbe. Savez-vous pour qui il fleurit ? Pour une petite demoiselle qui revient des bains de mer. Voilà huit jours que je l’arrose chaque matin, en pensant qu’aujourd’hui vous monterez cueillir cette belle grappe rose qu’il a poussée… exprès pour vous. Il s’avança vers la porte de la maison dont il avait la clef. Geneviève demeurait interdite. Comme il était gentil Bernard ! Fallait-il qu’il eût pensé à elle pour avoir une idée pareille ! Elle sentit son cœur qui se gonflait de joie. Et la sur- prise la clouait sur place. Il interpréta son silence :