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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/56

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE


51 de sa fille, où il reconnaissait les tendances avortées de sa propre conscience. Marguerite, naïvement, conta ce que Gene- viève lui avait appris sur les derniers moments de sa mère et sur le legs de la mourante. Cette bague, vois-tu papa, Geneviève l’aime comme un talisman. Elle se prend à espérer, j’en suis sûre, qu’un jour, grâce à elle, le père. qui l’a abandonnée sera retrouvé, le mystère qui entoure sa naissance éclairci. Qui était l’amant de sa mère ? Elle se le représente tantôt comme un homme riche et bon, tantôt comme un misérable. Elle souffre d’être une enfant naturelle et elle aime ce pauvre bijou comme s’il était le gage d’un avenir meilleur. Elle est bien romanesque, observa - madame Varenne, et de plus elle te fait de jolies confidences ! Oh ! maman, ne prends pas l’air offusqué. Tu penses bien qu’à mon âge, je me doute qu’il y a des enfants naturels et des enfants légitimes ; et il y a longtemps que je pense que l’homme qui abandonne l’enfant de sa maîtresse est un misérable.