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de sa fille, où il reconnaissait les tendances
avortées de sa propre conscience.
Marguerite, naïvement, conta ce que Gene-
viève lui avait appris sur les derniers moments
de sa mère et sur le legs de la mourante.
Cette bague, vois-tu papa, Geneviève l’aime
comme un talisman. Elle se prend à espérer,
j’en suis sûre, qu’un jour, grâce à elle, le père.
qui l’a abandonnée sera retrouvé, le mystère
qui entoure sa naissance éclairci. Qui était
l’amant de sa mère ? Elle se le représente
tantôt comme un homme riche et bon, tantôt
comme un misérable. Elle souffre d’être une
enfant naturelle et elle aime ce pauvre bijou
comme s’il était le gage d’un avenir meilleur.
Elle est bien romanesque,
observa
-
madame Varenne, et de plus elle te fait de
jolies confidences !
Oh ! maman, ne prends pas l’air offusqué.
Tu penses bien qu’à mon âge, je me doute
qu’il y a des enfants naturels et des enfants
légitimes ; et il y a longtemps que je pense
que l’homme qui abandonne l’enfant de sa
maîtresse est un misérable.
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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE
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