Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/58

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
53
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE


53 le temps d’enlever son chapeau, entra pour demander les ordres de sa maîtresse. Varenne, qui était retombé dans la lecture de son journal, leva les yeux vers elle quand elle parut, mince et rose dans la robe que Margue- rite avait portée l’an dernier. La figure du bel homme exprima soudain la plus profonde stupéfaction. Avait-il la berlue ? Était-ce une autre Marguerite qui se tenait devant madame Varenne dans une atti- tude respectueuse ? Son regard étonné se porta sur sa fille, puis sur l’autre ; il se sentit pâlir. Un souvenir venait de le mordre au cœur. Il se leva, fit deux tours dans la pièce et s’en vint tambouriner sur les vitres que la brume d’automne mouillait déjà. Ainsi il resta un moment jusqu’à ce qu’un léger bruit de porte l’eût averti que Geneviève était sortie. Alors il haussa imperceptiblement les épaules et murmura en lui-même : « Se peut-il que j’y songe encore ! » > A quoi donc avait songé M. Varenne ? Quel était ce souvenir, terni par les années, recou- vert de faits innombrables, jeté jadis aux