Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
64
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

64

Je vous ai fait de la peine peut-être, Geneviève, en vous interrogeant sur votre enfance qui fut douloureuse. Ne voyez dans mon indiscrétion qu’une preuve de l’intérêt que vous avez su nous inspirer, et de l’estime que vous avez su gagner. Nous désirons que vous vous sentiez (il allait dire de la famille), il se reprit et ajouta : de la maison. Monsieur est bien bon, dit-elle avec élan. Vraiment, monsieur n’a plus besoin de rien, avant que j’aille chercher mademoiselle au collège ? - Non, mon enfant. Et ce mot de bienveillance banale lui parut soudain empreint d’une ironie si cruelle qu’il s’arrêta, comme incapable de soutenir davantage son rôle de bon maître. Heureusement la porte s’était refermée, et Geneviève, le cœur ensoleillé par la sympathie qu’elle venait de rencontrer, vaquait maintenant aux devoirs de sa charge. Il se leva, s’appuya à la cheminée, passa la main sur son front : Voyons, c’est impossible ! ces choses-là n’arrivent pas.