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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/71

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

bien Marguerite, n’était-ce pas Geneviève déguisée ? Dans un éclair de rage, il saisit le portrait ; il l’allait déchirer, quand une voix l’avertit que la moindre imprudence le perdrait. Alors, honteux, il s’en alla, redescendit son propre escalier avec la crainte d’y être aperçu par sa cuisinière, et, en proie à l’accablement profond qui suit les certitudes douloureuses, il rentra dans la pièce calfeutrée de tentures lourdes qui saurait garder le secret de ses délibérations.

Oui ! il n’en pouvait plus douter aujourd’hui. Geneviève était l’enfant dont Adrienne lui avait annoncé la naissance. Geneviève était son enfant. Car il savait à cette heure qu’il n’avait jamais soupçonné la fidélité temporaire d’Adrienne. Elle l’avait aimé, il en était sûr. Ce n’était plus la fatuité du jeune homme qui parlait en lui, c’était la raison profonde des souvenirs et du sentiment. D’ailleurs, s’il lui fallait une preuve, il l’avait. C’était la sœur de sa fille qu’il rencontrerait chaque matin dans sa maison. Plus qu’une ressemblance physique, pourtant si éclatante, il y avait entre elles