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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/79

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

à ce détail ? Le nom indéchiffrable rayonnait dans son cœur.

Elle sourit au souvenir de Bernard. Elle était aimée, recherchée en mariage, déjà ! Elle sourit à l’image jolie que lui renvoyait le petit miroir posé au-dessus de sa commode. La vie lui sembla belle et douce. Ici, tout le monde était bon pour elle, et là-bas, dans l’atelier, où le beau bois doré s’allongeait sur l’établi, quelqu’un pensait à elle en faisant voler sous son rabot les copeaux blonds légers comme des boucles. Oui, elle était heureuse ! Soudain, ses yeux s’assombrirent. Lui faudrait-il quitter cette petite chambre ? cette demeure où elle avait rencontré mieux qu’une amie : un être à admirer et à servir ? Pour vivre avec Bernard, devrait-elle vivre loin de Marguerite ? D’un élan passionné son cœur répondit non. Marguerite. c’était la bonté, la grâce, la musique, toutes les choses qui font la vie belle. Avec elle, par elle plutôt, Geneviève voyait s’entr’ouvrir un monde où les rêves et les aspirations vagues de son cœur devenaient des réalités. Marguerite, c’était une source intarissable et fraîche de vie