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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/81

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

« Mon Dieu ! qu’y a-t-il ? » se demanda Geneviève qui sentit peser sur chacun de ses mouvements, ce regard nouveau, tout chargé d’animosité. « Peut-être madame a-t-elle appris que j’ai vu Bernard. Comme elle a l’air fâché ! » Et souple, rompue à l’obéissance, craintive des reproches, elle s’appliqua aux besognes que chaque matinée ramenait.

« Henri a la berlue, se disait madame Varenne, maintenant assise dans une bergère du salon. Hier le costume pouvait prêter à la confusion, car Marguerite et Geneviève sont presque de même taille et, de loin, leur chevelure et leur teint semblent pareils ; mais aujourd’hui… aujourd’hui ? Oui, il reste peut-être une vague ressemblance. Mais… mais, murmurait une voix plus intime, ton mari a reconnu sa maîtresse dans la mère de sa servante, il a comparé les âges et les dates, et il est évident pour lui que Geneviève est la fille de cette dernière maîtresse, sa fille ! »

» Sa fille ? Ah ! non, par exemple ! La fille d’une maîtresse n’est pas la fille d’un homme au même titre que celle d’une épouse. Et puis,