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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/82

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

l’ai-je connue, moi, cette maîtresse ? Henri est un imaginatif, il s’est monté la tête. Ah ! il aurait pu me taire ses doutes. Certes, je savais bien qu’il avait eu des femmes avant notre mariage, mais que, maintenant, il prétende retrouver une fille dans ma domestique, cela je ne saurais l’admettre. Il a perdu la tête, il ne sait ce qu’il dit… »

Et elle continua ainsi, tandis que ses doigts agiles maniaient l’aiguille, à exhaler sa rancune de femme légitime, gardienne du foyer et du bien-être familial ! Car si elle fût descendue tout au fond de sa conscience, elle y aurait trouvé, tapie dans un recoin, la crainte que la soudaine intrusion de la fille naturelle ne vînt diminuer leur part de confort. Pour apaiser ses absurdes remords, Henri ne trouvait qu’un remède le départ de Geneviève pour un pensionnat à l’étranger. « Elle y recevra l’instruction qui lui a manqué, avait-il dit, et pourra devenir institutrice ou gouvernante ; puis je lui constituerai un petit avoir, et elle s’établira loin de nous. »

La perspective de ces dépenses imprévues